Le blog de pascal cobert

Comme annoncé, Martine Aubry a vu sa mise en examen par la chambre de l'instruction de la Cour d'Appel de Paris. Et cette décision judiciaire ne semble pas satisfaire le député UMP Sébastien Huygue qui y voit une grosse manipulation politique à savoir l'exécution d'un ordre donné aux juges par le Chef de l'Etat. Le notaire n'y va pas avec le dos de la cuillère. Il "dénonce l’utilisation de la justice à des fins partisanes". Il rappelle que le juge d'instruction en charge de se dossier a "été écartée de la manière la plus caricaturale" et que Dame Taubira "a imposé sa mutation". Sauf que, le juge a été contrainte de quitter son poste à raison d'une disposition mise en place par l'ancienne majorité qui empêche un juge d'occuper le même poste plus de 10 ans. Cette décision a été validée me semble t-il par le Conseil Supérieur de la Magistrature et le Conseil d'Etat. Le député Sorkozyste ajoute "En choisissant les magistrats chargés d’instruire une affaire impliquant l’ancienne première secrétaire du PS, le Gouvernement s’est assuré contre toute mauvaise surprise." Sauf que le gouvernement n'a guère choisi de magistrat pour régler ce dossier et que la décision d'annulation de mise en examen n'a pas été prise par un nouveau juge d'instruction fraîchement nommé mais par trois magistrats d'expérience de la Cour d'Appel de Paris. Et comme c'est devenu à la mode à droite de critiquer les décisions judiciaires, Sébastien Huyghe affirme " Il est donc permis de s’interroger sur la mise hors de cause de la maire de Lille, qui ne surprend que ceux qui croient encore aux promesses du Chef de l’Etat". Donc, elle est coupable ? On le sait, je ne suis généralement pas tendre avec Chti'Tine. Mais je dois le dire, aussi, les propos de Sébastien Huygue ne sont guère acceptables.

Depuis trois jours, aucun transport en commun ne fonctionne dans la métropole lilloise en raison d'une grève générale des salariés qui réclament une augmentation de leur rémunération. Cela bouchonne dans toutes les rues... Et que fait le Vice Président de la Communauté Urbaine de Lille chargé des transports urbains ? Rien ou à peu près. Le notable Vert, Eric Quiquet, s'attache à une certaine neutralité bienveillante. Riquiquet, homme de consensus, ne prend pas position. Il attend.;;

Déjà en octobre 2010,   alors que tous les transports en commun étaient  bloqués dans la communauté urbaine de Lille, ni bus, ni tramway, ni métro puisque les salariés avaient  fait valoir leur droit de retrait suite à l'agression de plusieurs salariés, notre élu écolo avait déclaré "faire confiance à l'intelligence collective des salariés et de la direction de Transpole pour faire redémarrer la machine quand il le faudra". Une position d'un courage inouï invoquant une belle et formidable intelligence collective entre les exploiteurs et les exploités...

En 2013 ? Pareil !  Riquiquet ne veut pas s'impliquer dans le conflit. Il fait confiance aux uns et aux autres pour que cela se termine au mieux et dans l'intérêt de tout le monde. Tout le monde, il est gentil !

Il défend les usagers en déclarant "Les usagers ne doivent pas être la variable d'ajustement chez Transpole".

Il défend les syndicats en affirmant "Les syndicats sont légitimes".

Il défend le patron en soulignant "Les propositions ne sont pas indignes".

Et l'homme de consensus de conclure "Il faut que chacun trouve la raison".

Chapeau l'artiste !

Le grand parti de la droite dite modérée et parlementaire, l'UMP, se métamorphose en ligue factieuse. Si, si. Le guide auto-proclamé de l'UMP menace d'un "printemps des cons". Un printemps ? Comprenez un vaste mouvement populaire chassant le chef de l'Etat ainsi comparé à un Ben Ali ou un Moubarak. L'UMP ne reconnaît pas la légitimité des élections présidentielles. La gauche a "volé" le pouvoir. La rue va lui reprendre. Les socialistes sont des usurpateurs. L'UMP ne veux pas attendre 4 ans. Les anciens gaullistes ne respectent plus leur Constitution. Rien à voir avec le "coup de balai" de Jean-Luc Mélenchon qui au contraire demande au Président de la République de respecter le vote des électeurs et non de quitter l'Elysée. Bref, l'UMP fait fi de l'ordre républicain et de l'Etat de droit.

Ainsi, un député, l'ancienne plume du roitelet déchu, s'autorise à insulter dans les médias un magistrat. Henri Guaino accuse le juge d'avoir "déshonoré la France" en mettant en examen Nicolas 1er, lequel semble avoir renoncé à relever appel de cette décision. Le député récidive et persiste. Il affirme qu'il ne répondra pas aux convocations de la police et la quasi totalité de ses collègues le soutiennent ! Ils votent la loi et incitent à ne pas la respecter tout en dénonçant ceux qui sont chargés de l'appliquer. L'UMP est-il encore un parti républicain ?

Le Président a passé moins de deux journées dans l'empire du milieu cornaqué par Jean Pierre Raffarin et Martine Aubry es qualité de sinologues patentés. Un bien long voyage pour un homme soucieux. C'est que l'ambiance n'est pas glorieuse. Il va bientôt fêter le premier anniversaire de son élection au poste suprême. " Moi, Président de la République..." Fêter ? Sans tambour ni trompette... Il est bien difficile aujourd'hui de croiser un militant socialiste heureux de l'action de son gouvernement. On lit la gêne voire la honte sur le visage de celles et ceux qui veulent encore y croire. Et peu nombreux y croient encore.

Les pauvres continuent de s'appauvrir. Les classes dites moyennes tirent la langue. Les petites et moyennes entreprises dépriment. L'ennemi qui n'a pas de visage, le monde de la finance, sourit en toute discrétion. Ce n'est pas une question de style ni même de tempérement. Cette politique, l'UMP en révait, le PS le fait... Le chômage augmente chaque mois et il n'est plus raisonnable d'invoquer l'héritage de la Sarkozie. Et le Président s'affiche en bricoleur du dimanche. "J'ai la boîte à outils" ... Ce ne sont pas les contrats dits d'avenir ou les contrats de génération, rustines sur une jambe de bois, qui inverseront la tendance. Et même ces petits contrats précaires ne trouvent guère preneur. Des associations qui essayent de jouer le jeu se voient refuser par l'administration l'embauche de jeunes en difficulté. Les missions locales, notamment à Lille, ne suivent pas. Des jeunes prêts à travailler attendent des mois le bon vouloir des autorités pour que le contrat aidé soit signé. De nos jours on peut mobiliser un ministre, un préfet et un maire pour une cérémonie officielle autour de la signatures de trois ou quatre contrats d'avenir dans un département qui compte des centaines de milliers de chômeurs. C'est dire... Les plans sociaux se multiplient. Les usines ferment. Florange, Pétroplus... Nos ministres à court d'idée signalent qu'il va falloir reporter encore l'âge de départ à la retraite ce qui augmentera d'avantage le nombre de personnes prises en charge par Pôle Emploi.  La TVA autrefois décriée va augmenter. On n'entend plus Arnaud Montebourg. L'a t-on prié de ne plus agir ? De quoi, de qui, ce gouvernement a peur ? Pourquoi tant de soumission aux lois du marché ?

Les députés sont dépités.  Ils grognent et trépignent. Même les plus obéissants... On va droit dans le mur et on accélère. Ce gouvernement tiendra t-il encore longtemps. François H voulait attendre le futur échec annoncé des élections municipales et surtout celui des élections européennes pour changer de braquet et de ministres. Un an !  Inimaginable. Les petits "chocs" de simplification ou de moralisation ne peuvent suffire. Il faut un grand CHOC ! Martine Aubry a t-elle, dans l'avion qui les ramenait de Chine, confié quelques conseils à François H ? Désire t'elle s'installer à Matignon pour relever le défi ? On ne sait. Aubry ou Mélenchon ? Ni l'un ni l'autre assurément. Il n'y aura pas de grand choc des caractères. Qu'en pense le Parti Socialiste ? Rien ! Le PS n'a plus d'idée et on y cherche les talents. Le mal nommé Désir n'en provoque aucun... Faut-il un "grand coup de balai" ? Et si le changement, c'était maintenant ?

Le mur du con a été franchi et à grande vitesse... Bien évidemment. Ainsi donc, on apprend que les magistrats qui se disent de gauche apprécient les blagues de potache. Dans leur local syndical qui n'est donc pas ouvert au public les magistrats du SM s'amusent à garnir un mur de photos de celles et ceux qu'ils qualifient de "con". L'affaire fait grand bruit. Les nominés, pour la plupart adorateurs de l'auteur à succès du "Casse toi pôv'con !", s'offusquent. Les outragés tempêtent. Les juges sont partiaux, lancent-ils à la cantonade. C'est vrai que Dominique Strauss-Khan ne semble par figurer dans le trombinoscope de la connerie... Une faute de goût, sans doute. Encouragés par la courageuse Ministre de la Justice, ils entendent déposer plainte pour que les juges soient jugés par des juges. On le sait depuis Georges Brassens, quand on est con, on est... La preuve par l'exemple, en quelque sorte. Sinon ? on attend avec impatience les prochaines audiences au cours desquelles ces magistrats devront juger des outrages à magistrat. Indulgence, s'il vous plaît...