Le blog de pascal cobert

"A qui profite le crime ?" s'interrogeait-on à une époque où l'on ne se satisfaisait pas d'évidences trop simplistes.

Les médias tombent donc à bras raccourcis sur ma copine Rama Yade suite aux nouvelles révélations du Canard Enchaîné, décidément bien informé. Ainsi donc, alors que la Secrétaire d'Etat aux sports avait critiqué le choix de l'hôtel de l'équipe de foot à ses yeux trop "clinquant", elle devait séjourner lors de son passage en Afrique du Sud dans un hôtel plus cher encore ! Cassé ! La honte !!!

Je ne sais si c'était le bon moment lorsque Rama Yade a désapprouvé (on lui posait la question, il fallait bien qu'elle réponde) l'argent dépensé pour héberger nos sportifs. Mais, sur le fond, elle n'avait pas tort. Immédiatement, elle a été taclé par sa ministre de tutelle Roselyne Bachelot  et réprimandé par le roitelet. Silence dans les rangs, tous derrière les bleus ! C'est que la belle fait des jaloux. La meilleure côte de popularité du gouvernement et un esprit indépendant. Elle insupporte le génial leader de la France et la Cour s'évertue à lui chercher querelle pour plaire à sa grandiose majesté.

A t-elle choisi un hôtel de super luxe pour son déplacement en Afrique du Sud ? Non. Quand la secrtaire d'Etat se déplace, c'est le cabinet du Ministre de la Santé et  des Sports qui se charge de l'organisation.  On appelle alors l'Ambassade de France qui se charge de dégoter une résidence aux dates convenues. Les agents diplomatiques optent systématiquement pour une option "grande classe" pour servir au mieux les membres du gouvernement que l'on doit chouchouter. En apprenant qu'on lui a réservé une suite à 667 Euros la nuit dans un 5 étoiles, Rama Yade demande d'annuler mais on lui oppose que c'est payé d'avance... Trop tard. Rama Yade refuse cependant de dormir dans cet hôtel pour être logée au consulat de France.

Alors ? Est-elle tombée dans le panneau, Rama ?

Il n'y a plus qu'a organiser une petite fuite pour informer les médias. D'où vient-elle ? Je ne sais, bien évidemment, mais on a l'embarras du choix ! Le cabinet de Roselyne Bachelot ? Les services du Quai d'Orsay ? (On se souvient d'un Bernard Kouchner excédé par son ancienne secrétaire d'Etat aux droits de l'homme),  l'Elysée ? Allez savoir !

PS: Il en va sûrement de même avec l'affaire Boutin. Le roitelet entend soumettre son ancienne Ministre et lui offre une belle mission bien rémunérée. Mais elle peut néanmoins lui porter ombrage en se présentant quand même aux élections présidentielles. Alors quoi de mieux qu'une petite affaire bien orchestrée pour la griller ?

On l'a vu, la prêtresse Christine Boutin s'est sacrifiée et a renoncé à l'obole de 9500 € qu'elle percevait pour réfléchir en profondeur aux conséquences de la mondialisation sur les inégalités sociales. Tout en dénonçant son prochain....  Je ne suis pas la seule, a t'elle rappelé. Effectivement. Au règne du cumul emploi-retraite, il sont en effet dix ministres bénéficiant d'une double rémunération. Qui donc ? Le secrétaire d'état aux relations avec le parlement, Henri de Rancourt, la ministre chargée de la lutte contre la grippe H1N1, Roselyne Bachelot, la ministre chargée de la suppression du juge d'instruction, Michelle Alliot-Marie, et son pauvre secrétaire chargé de rien du tout  mais ancien socialiste, Jean Marie Bockel. Qui d'autre ? A ce qu'on dit, mais ce n'est pas sûr,  il y a aussi Patrick Devidjan chargé de la relance, le responsable des anciens combattants, Hubert Falco, Alain Marleix qui s'occupe des collectivités locales, Hervé Novelli en charge des PME, Christian Blanc Ministre du Grand Paris et Michel Mercier qui a lâché François Bayrou pour s'occuper de la ruralité. Sans compter celles et ceux qui cumulent leur salaire de ministre avec les indemnités de maire ou de membres de collectivités territoriales. Quand on sait qu'ils touchent à la base un argent de poche de plus de 10.000 € par mois.... Argent de poche ? Ben oui. Ils sont en plus logés, nourris, blanchis, transportés au frais de la République.

Et à gauche ? Silence pudique... Bien évidemment, il n'y a pas ce genre de cumul puisque qu'elle ne gouverne pas. Mais... Il y a quelques situations comparables. Michel Rocard, par exemple, toujours membre du PS à 79 ans et demi, bénéficie sûrement d'une confortable retraite d'ancien inspecteur des finances et de ministre, député, sénateur et député européen. Mais comme il veut toujours servir son pays, et que le bénévolat c'est bon que pour les autres, il a été nommé ambassadeur de Nicolas Sarkozy au pôle nord et au pôle sud réunis (Ah l'art du grand écart !) pour une rémunération mensuelle d'à peine  5000 €. En tout cas, les pingouins sont rassurés...

"Charité bien ordonnée commence par soi même"

On apprend donc que la Dame Christine Boutin, âgée de 66 ans, a décroché un nouveau boulot (comme quoi y a du travail pour les seniors. Il suffit de le demander gentillement !) qui lui permet de percevoir un salaire de 9500 € net par mois (outre une voiture et le chauffeur qui va avec) afin de préparer un rapport dont on imagine l'importance et la pertinence sur la mondialisation et... la justice sociale. "A tout travail correspond une rémunération" explique Luc Chatel le porte parole du gouvernement. Certes ! Mais en l'espèce, justement, la rémunération correspond elle au travail et ce travail est il vraiment utile ? C'est un vrai boulot se justifie l'ancienne ministre du logement et pour preuve elle confesse "J'ai même rencontré Dominique Strauss-Khan !". Alors là, on s'incline... Ce n'était pas, on s'en doute, pour la gaudriole ! Celle qui demeure consultante auprès de la papauté ne fait pas que toucher ce nouveau salaire. Elle bénéficie également de sa retraite de députée pour environ 6000€ par mois outre son indemnité de conseillère générale des Yvelines pour 2605 € ce qui aboutit à un revenu mensuel global de près de 18.000€. Plus de 39 RSA à elle toute seule, cela aide à comprendre les problèmes de justice sociale !

Mon combat contre les discriminations, toutes, demeure inébranlable. Même quand les victimes de l'inégalité des droits sont des jolies femmes. Si, si. Même les belles doivent pouvoir jouir des mêmes droits que les moches. C'est une question de principe .Pourtant on en parle jamais. Or, les trop belles, les trop sexy, dans le domaine de l'emploi, se voient cantonner dans des professions particulières, hôtesses, mannequins, etc. Combien de mignonnes ne décrochent pas un emploi parce que l'employeur craint de céder à la tentation ou de subir les foudres d'une épouse un peu trop jalouse ! Combien de recruteurs considèrent que leurs compétences ne les prédisposent pas aux dures réalités de l'entreprise et qu'elles ne sont que de vulgaires tentatrices juste bonnes à monnayer leurs charmes ? Ainsi donc, Mademoiselle Debrahlee Lorenza a t-elle perdu son boulot au sein de la banche new-yorkaise de la banque Citigroup au seul motif que ses courbes avantageuses troublaient et déconcentraient ses collègues masculins.Les inoccents...  Elle ne portait pourtant pas de tenues affriolantes montrant à qui le veut ses meilleurs atours. Elle ne minaudait pas avec un regard de biche pour exciter ses camarades de travail. Non. La hiérarchie lui a demandé de cacher son sex-appeal naturel en portant des vêtement amples et couvrants. On lui interdit le port de jupes fuseaux, tailleurs cintrés et même pulls à col roulé qui révélaient aux yeux de tous la perfection de son physique alors que les autres salariées, moins avantagées par la nature, gardaient toute liberté vestimentaire. Et pourquoi pas la Burqa   ! La jeune femme de 33 ans, d'origine portoricaine, a refusé et a été virée ! Mobilisons nous contre cette sexyphobie insupportable !!!

Un Ministre de l'Intérieur en fonction condamné par un Tribunal Correctionnel;,cela n'est pas banal. C'est ce qu'il vient d'arriver à Brice Hortefeux déclaré coupable d'injure raciale par le Tribunal Correctionnel de Paris qui l'a condamné au paiement d'une amende de 750 €  pour sa blagounette déplacée qui avait fait le tour du Web lors de l'Université d'été de l'UMP en  2009 "Lorsqu'il y en a un, ça va, c'est lorsqu'il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes". Le Tribunal a retenu l'un des principaux  moyens de défense du Ministre: cette petite phrase a été prononcée dans un cadre privé et n'avait pas vocation à être rendue publique. Il s'agit donc d'une injure non publique qui tombe néanmoins  sous le coup de la loi. Bien évidemment, Brice l'Auvergnat va relever appel de cette décision ne serait-ce que pour demeurer, encore pour quelques temps, présumé innocent et ira, s'il le faut, jusqu'en cassation. Il sera donc tranquille jusque 2012. Et pourtant, le concernant on ne peux pas dire que "c'est lorsqu'il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes". Un seul Hortefeux, c'est déjà beaucoup trop...