Le blog de pascal cobert

Je ne vais pas me faire beaucoup d'amis, je le sais... Je constate que tout le monde se réjouit de l'exclusion de Christian Vanneste dont tout le monde à demandé la tête. Ces propos sont unanimement condamnés. Même le Front National s'insurge !!! Je me méfie des condamnations unanimes. J'y vais, je me fais l'avocat du diable...

D'abord, je m'étonne qu'à gauche, on "exige" l'exclusion de Christian Vanneste de son parti et qu'il ne soit pas investi par l'UMP aux prochaines élections législatives. L'UMP serait donc un parti respectable qui portent de nobles idéaux ? Pourquoi donc ne pas "exiger" l'exclusion de Claude Guéant et sa hiérarchie des valeurs...

Bref, quelle bêtise a encore débité le député de Tourcoing dont on imagine que je ne partage pas les "valeurs" pour se voir ainsi décrié à l'unisson par tous les médias et toute la classe politique. Il nie la déportation des homosexuels durant la seconde guerre mondiale, nous explique t-on. Nie t-il la sordide histoire triangle rose ? Relisons le texte:

«En Allemagne, il y a eu une répression des homosexuels et la déportation qui a conduit à peu près à 30.000 déportés. Et il n'y en a pas eu ailleurs (...) En-dehors des trois départements annexés, il n'y a pas eu de déportation homosexuelle en France».  

Donc, Christain Vanneste ne conteste pas la déportation de milliers d'homosexuels en Allemagne. Il précise simplement qu'en France, en dehors de l'Alsace Moselle sous régime de droit allemand, il n'y pas eu de déportation homosexuelle. C'est grave ? Il évoque alors la "légende de la déportation des homosexuels", et on ne retient que cette expression. Les associations de défense de la cause gay se révoltent et soutiennent que l'on a dénombré 62 cas. Chiffre que discutent les historiens qui énoncent que presque tous vivaient en Alsace Lorraine. Certes, certes, mais parmi les juifs, les résistants et les droits communs, forcément, il y avait aussi des homos, nous assène t-on. Certes, certes, mais ce n'est pas pour ce motif là qu'ils ont été déportés. Serge Klarsfeld, le père du petit c..., confirme l'analyse du député. Peu importe. C'est l'hallali. Voilà donc Vanneste traité même par ses amis de "négationniste". Jean François Copé qualifie les propos de "inacceptables, profondément choquants et intolérables". Même Nadine Morano milite pour l'éviction du malotru ! Faut-il rappeler qu'à l'instar de Christian Vanneste, le candidat Nicolas Sarkozy a réaffirmé son opposition au mariage gay parce qu'il ne fallait pas toucher au symbole de la famille en période de crise ?

Bref, on veut nous faire croire subitement que l'UMP est malgré tout "gay friendly"...

Petit rappel non exhaustif. Lors de récents débats sur le mariage homosexuel, on a pu entendre:

Brigitte Barèges, députée UMP "Et pourquoi pas des unions avec des animaux ?"

Lionel Luca, député UMP, a craint la légitimation à terme de "la pédophilie, voire la zoophilie".

Jacques Myard, député UMP "L'homosexualité est une perversion"

Jacques Alain Bénisti, député UMP "A quand la dépénalisation du viol !"

Seront-ils exclus du parti présidentiel ? Que nenni ! Il me semble pourtant que ces déclarations sont bien plus insupportables que celle du député de Tourcoing, que ces élus sont peu dignes de sièger à l'Assemblée Nationale. Etonnant, non ?

    C'est officiel: Eva Joly a enfin démarré sa campagne. C'était hier à Roubaix, une ville connue pour sa "xénophobie", a t-elle déclaré. On comprend donc que la candidate ne dépasse pas les 2% d'intention de vote puisque jusqu'alors elle n'avait pas encore commencé sa campagne. Que faisait-elle donc ? Elle n'était que candidate. Le roitelet, lui, il est en campagne depuis longtemps mais il n'est pas encore candidat. Chez les Verts ont fait toujours tout à l'envers. Bref, c'est parti ! Les écolos sont contents: opération réussie. On nous annonce fièrement près de 1400 personnes (dont 200 journalistes et beaucoup de parisiens en goguette) quand Jean Luc Mélanchon rassemble entre 5000 et 12.000 personnes à ses meeting. Mais, Eva Joly n'est pas une bête de scène... Et le revendique. De l'austérité glaciale par temps froid... Pas d'humour, pas d'envolée lyrique. Non la candidate aux lunettes rouge  assène une sobre leçon, une sentence définitive. Elle ne plaide pas, elle juge.  Elle ne fait pas dans la "communication" s'excusent ses... communicants. Les journalistes locaux, pourtant habituellement bienveillants avec leurs potes écolos n'ont pas été franchement séduits. Samedi, Nord Éclair titrait "Le 22 avril, il y aura un bulletin Eva Joly, même si cela ne plaît pas à tout le monde" en citant la candidate. Un seul bulletin dans l'urne, ce n'est pas beaucoup ! Dimanche, Nord Eclair toujours titre "Eva Joly, le discours de la méthode Coué". On a vu de meilleurs compliments ! La Voix du Nord n'est pas plus emballée. Le journaliste Laurent Decotte cite Noël Mamère qui cherche à mobiliser les militants désoeuvrés  en lançant "N'ayez pas peur de passer pour des cons" ! Voilà un programme exaltant... Dans Nord Eclair, Sébastien Leroy a retenu la phrase assénée par Cécile Duflot "Nous sommes dans un moment particulier où l'on doit à la fois faire campagne mais aussi indiquer aux pisse-froid et aux casse-couilles que nous n'allons pas arrêter". Eva Joly est ensuite montée à la tribune. Seuls les "pisse-froid" et les "casse-couilles" étaient à la fête... les autres se sont vertement ennuyés.

Je rappelais ici que les propos de Bruno Mégret et de Jean-Marie Le Pen sur "l'inégalité des civilisations" en 1996 avaient soulevé un tollé d'indignation à droite comme à gauche... Le Ministre de la Justice de l'époque, Jacques Toubon, avait lourdempent condamné ce propos indigne d'une démocratie républicaine. Les temps changent ! Quand un député jusqu'alors peu connu interpelle à l'Assemblée Nationale le 1er ministre sur les propos du Ministre de l'Intérieur, c'est lui qui devient la cible. "Des excuses !" s'exclament les députés de l'UMP. "Des sanctions !" ajoute t-on sur les bancs du Palais Bourbon. Mais qu'a donc déclaré le député Serge Letchimy ?

« Monsieur le Premier ministre,

« Nous savions que pour M. Guéant, la distance entre « immigration » et « invasion » est totalement inexistante, et qu'il peut savamment entretenir la confusion entre civilisation et régime politique.

« Ce n'est pas un dérapage. C’est une constante parfaitement volontaire. En clair : c'est un état d'esprit et c’est presque une croisade.

« La preuve c’est qu’il vient de s’autoproclamer protecteur d'une civilisation supérieure, la civilisation française, en déclarant du fond de son abîme, sans remords ni regrets, que «toutes les civilisations ne se valent pas ». Que certaines seraient plus « avancées » ou « supérieures » à d’autres.

« Non, monsieur Guéant, ce n'est pas du bon sens». C’est simplement une injure faite à l’homme. C’est une négation de la richesse des aventures humaines. Et c’est un attentat contre le concert des peuples, des cultures et des civilisations.

« C’est triste de devoir le rappeler ici : Toutes les civilisations ont déployé d’une manière égale des ombres et des lumières. Aucune civilisation ne détient l’apanage des ténèbres ou de l’auguste éclat. Aucun peuple n'a le monopole de la beauté, de la science, du progrès, et de l'intelligence.

« Montaigne disait que « Chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition ». J’y souscris. Et j’ajouterais que chaque culture, chaque civilisation, dans sa lutte permanente entre ses ombres et ses lumières, participe à l'humanisation de l’homme.

« Mais vous Monsieur Guéant, vous privilégiez l’ombre ! Vous nous ramenez, jour après jour, à ces idéologies européennes qui ont donné naissance aux camps de concentration, au bout du long chapelet esclavagiste et colonial.

« Monsieur Guéant le régime nazi, si soucieux de purification, si hostile à toutes les différences, était-ce une civilisation ? La barbarie de l’esclavage et de la colonisation, portée par toute la chrétienté, était-ce une mission civilisatrice ?

« Il existe, M. le Premier Ministre, une France obscure qui cultive la nostalgie de cette époque. Mais, il en existe une autre : celle de Montaigne, de Montesquieu, de Condorcet, de Voltaire, de Schœlcher, de Hugo, de Césaire, de Fanon, et de bien d’autres encore. Une France qui nous invite à la reconnaissance que chaque homme,... ( Le député n'a pu poursuivre son interpellation suite au départ du 1er ministre, du gouvernement et des députés de droite. Le Président de l'Assemblée lui coupe la parole...)

(Voilà la suite de sa question qui n'a pu être prononcée)

 dans son identité et dans sa différence, porte l’humaine condition, et que c’est dans la différence que nous devons chercher le grand moteur de nos alliances.

« Vos déclarations ne sous-tendent pas une stratégie, un calcul politique médiocre et pitoyable.

« Votre seul but, Mr. Guéant, au mépris de l’éthique la plus élémentaire, c'est de vous servir de la récupération des voix du front national pour tenter d’installer une idéologie douteuse. C’est un jeu dangereux. Un jeu ignoble qui vous a déjà anéanti mais qui nous insulte tous.

« Alors monsieur le premier ministre : Quand, mais quand donc votre ministre de l’intérieur cessera t-il de porter outrageusement atteinte à l’image de votre gouvernement et à l’honneur de la France ? »

Un discours de belle facture ! La référence à Condorcet, Voltaire et Hugo devient pourtant une "insulte"...

Ce député honorable semble quelque peu lâché pas ses collègues du groupe socialiste. On le menace donc de sanctions. On parle de dérapage et d'outrance. On en oublie le propos initial du Minsitre de l'Intérieur. Pourtant, Serge Letchimy ne dit rien d'autre que ce que contient la charte fondatrice de l'ONU. Les idéologies prônant les inégalités entre les races et les nations conduisent à la guerre et aux génocides. C'est sur ce principe de base que s'est fondé depuis 1945 le nouveau concert des nations. C'est sur ce principe de base qu'a été adoptée la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. Et en 2012, en France, le rappeller devient outrancier ? Le député venu de Martinique a dit la vérité... Faudra t-il l'exécuter ?

Censure encore... Les affiches vantant le dernier film dans lequel joue Jean Dujardin ont provoqué une polémique. Plaintes déposées et affiches retirées pour cause d'image dégradante de la femme... Ce film "Les infidèles" se moque pourtant des ces hommes infidèles et ne milite nullement pour un "usage inapproprié" de la femme. Curieux moralisme...

Par contre, très curieusement, la Ligue des Droits de l'Homme, le MRAP, la LICRA ni même le CRIF ou toute autre ligue de défense juive ne s'insurgent pas avec la véhémence qui s'impose contre la série des films "La vérité si je mens" qui mettent en scène des juifs caricaturaux: menteurs, âpres au gain, radins, pingres, tricheurs,  magouilleurs, affairistes, prétentieux, etc. De l'antisémitisme basique sur grand écran bénéficiant d'une promotion hors norme. Dans l'indifférence générale... Étonnant, non ?

Le paradoxe des performances électorales des écologistes en France laisse perplexe nombre de commentateurs et d'observateurs. Aux élections dites "intermédiaires" les écolos obtiennent des scores plus que honorables mais aux élections fondamentales, la cote de popularité s'effondre. On a vu des écolos obtenir des résultats enviables aux élections européennes, dans une moindre mesure au scrutin régional et parfois aux élections municipales. Par contre aux législatives et plus encore aux présidentielles, l'électeur n'est plus au rendez-vous. Est-ce que par ce que l'enjeu est d'une autre envergure ? Probablement. Parce que la candidate horripile ? Pas seulement...

Le Vert pense "global" et agit "local". Il ignore, culturellement, l'espace "national". National ? Quasiment un gros mot... L'écologiste se trouve à l'aise pour parler au niveau local, de la ville, des terroirs et de la région mais aussi au niveau supranational: l'Europe. Par contre au niveau national, le Vert flanche. Il ne sait pas parler à la France, ni de la France. Ce n'est pas dans son logiciel de pensée. "Françaises, français, mes chers compatriotes": jamais un écolo ne pourra introduire ainsi l'un de ses discours ni un plus à gauche "Peuple de France !" même s'il postule à la fonction suprême de chef de l'Etat. "L'Etat", encore un concept que le Vert manie avec des pincettes. Ils prononcent rarement le mot "France" et préfèrent cultiver les particularisme régionaux. Le Vert défend mordicus les langues régionales et minoritaires mais ne s'émeut guère de l'avenir de la francophonie et de la langue française.  "Vive la Corse", "Vive la Bretagne": on peut avec succès lancer de tels slogans dans les assemblées vertes. "Vive la France !": n'y pensez pas... Quelle incongruité !

L'idôle des Verts, Daniel Cohn Bendit a toujours été franc sur la question. Candidat aux présidentielles en France ? Jamais ! Le "job" ne l'intéresse pas...

Alors, Eva Joly tente de se rattraper en publiant une biographie  qu'on lui a écrite pour que les français la connaissent. Elle met l'accent sur sa "francité"... "Je suis d'ascendant Viking sur 20 générations au moins. Mais une partie de moi, de mes rêves... a immédiatement résonné avec la France" explique l'ancienne dauphine de Miss Norway."Mais"... "Une partie"... "La France coule dans mes veines" souligne t-elle encore et rappelle que ses enfants et petits enfants sont français. Une telle auto-justification est elle convaincante ? Un habillage de dernière minute qui ne peut masquer le problème de fond: les Verts ont des idées pour les terroirs et l'Europe, pas pour la France.