Le blog de pascal cobert

Petit cadeau surprise dans ma boîte aux lettres. Un inconnu, un militant bénévole je suppose, y a discrètement déposé une grande enveloppe blanche portant un sobre cachet "Martine Aubry".Qu'y a t-il dedans ? Un objet rigide de forme rectangulaire. Intrigué - un peu inquiet même - j'ouvre précautionneusement le paquet et découvre un exemplaire du fameux Livre. Sur la couverture, Martine Aubry qui milite pour une gauche "joyeuse" et plus de "tendresse" dans la vie politique me regarde les yeux pétillants avec un large sourire engageant. "Et si on se retrouvait..." déclare t-elle.

Puis, en première page, une dédicace:

" A Pascal
Pour des combats, je l'espère, communs.
Bien Amicalement.
Martine"

Et bien oui, Martine, c'est ma copine ! Et, je ne dirais pas de mal du bouquin....

Le Sultan Walid Hanna *, adjoint au Maire de Lille chargé de la politique de la ville, de la coordination des quartiers, de la démocratie participative et même du bonheur des lillois organise un petit colloque à la Maison Folies de Wazemmes le 11 septembre prochain. Ce n'est pas le curieux choix de la date qui intrigue les invités mais la mention que les débats seront animés par un "journaliste professionnel". C'est super chic !

Pourtant, on est journaliste ou on ne l'est pas ! Il n'y a pas de journaliste amateur ou semi-professionnel. Imagine t-on par exemple la plaque du Docteur Hanna avec la mention "médecin professionnel" ? Feriez-vous appel à un plombier se qualifiant de "professionnel" sur ses cartes de visites . Quand quelqu'un ou quelqu'une se présente comme "professionnel", on se méfie. A juste titre...

La précision "professionnel" surprend d'autant plus que celui qui est ainsi qualifié est certes très "professionnel" mais bien peu journaliste. Le code du travail définit le journaliste professionnel comme étant celui qui "a pour occupation principale et régulière et rétribuées l'exercice de sa profession dans une ou  plusieurs publications quotidiennes ou périodiques ou dans une ou plusieurs agences de presse et qui en tire le principal de ses ressources." Or, Eric Maitrot qui se qualifie donc de "journaliste professionnel" n'a écrit aucun article depuis des lustres et n'enquête pour aucun journal. Certes, il dirige avec prestige les études des futurs journaliste au sein de l'ESJ à Lille mais n'exerce nullement le métier de journaliste.

Eric Maitrot est un spécialiste reconnu du sport et du dopage - sujet sur lequel cet homme talentueux a écrit plusieurs ouvrages remarqués. Mais là, il fait un "ménage", bénévolement bien sûr, pour animer des tables rondes sur l'implication des habitants dans le dispositif de la politique de la ville et l'implication des acteurs dans l'évaluation du contrat urbain de cohésion sociale. Passionnant. On est loin du domaine sportif et du dopage mais un journaliste "professionnel" est forcément amateur de sujets de toutes sortes...

En se targuant d'être, lui, un "professionnel", Eric Maitrot renvoie surtout à tous ses anciens élèves devenus journalistes ( ceux qui écrivent dans les journaux) qu'ils ne sont, eux, que des petits...amateurs. Les réactions sont vives et les mauvais jeux de mots laids fusent: "Eric Maitrot déraille", "Eric Maitrot a faux sur toute la ligne", "Maitrot a raté une station", etc... Belle ambiance !

* Ne pas confondre le Sultan Hanna avec l'ouragan dévastateur du même non...

PAN SUR LE BEC ! Une lectrice m'informe que Eric Maitrot ne dirige plus les études à l'ESJ. Il a  effectivement été remplacé par Pierre Savary. Depuis un an l'ancien directeur rédige des piges. Dont acte. Pour le reste, cela ne justifie toujours pas l'usage de la qualité de "professionnel".

Bernard Soinne est un fabuleux personnage de roman balzacien. Mais aussi, de bandes dessinées... Le plus puissant liquidateur judiciaire de la région, éminent professeur des universités, célèbre auteur du fameux traité éponyme a vu passer devant lui des milliers d'étudiants qui deviendront juges, avocats, notaires etc et tout autant de chefs d'entreprise défaillants qui deviendront (pas tous) ruinés. On lui attribue une fortune immense et plus encore une solide réputation de radinerie aigüe au point qu'il est souvent surnommé affectueusement "Oncle Picsou". Une carrière impressionnante qui se terminera par une tragique procédure pénale et sa condamnation au paiement d'une modique amende de 150.000 Euros. Maître Soine n'abdique pas et n'a pas dit son dernier mot. Il continue à se défendre avec pugnacité.

Bernard Soinne a récemment accepté de s'entretenir avec un journaliste curieux. Rendez-vous fut pris à la terrasse d'un café du Vieux-Lille. Le journaliste sirote un jus d'orange. Le célèbre liquidateur commande une petite menthe à l'eau. Au moment fatidique de régler l'addition, magnanime, Bernard Soinne sort de son portefeuille un billet flambant neuf de...500 Euros. Bien évidemment, le bistrotier à la vue de la grosse coupure s'excuse: "Pas possible, je n'ai pas la monnaie". Aussitôt entendue la phrase attendue, le billet retrouve illico place dans le confortable portefeuille d'Oncle Picsou et... le journaliste y fut de sa poche.

L'excellent journaliste de La Voix du Nord, Jean-Marc Rivière, à peine rentré de vacances, a ressorti sa brosse à reluire magique pour dresser un nouveau portrait complaisant d'une personnalité politique locale. Après Pierre de Saintigon, l'homme de toutes les qualités, en Juillet, c'est le tour, en Août, de l'admirable Martine Filleul, l'adjointe au maire de Lille chargée du "rayonnement international" (c'est dire !) et  nouvelle vice-présidente  chargée de la culture au conseil général. 

Une pleine page de louanges et de compliments qui mérite de figurer dans la rubrique "publi-reportage". Dans cet article promotionnel, Martine Filleul est starisée telle une V.I.P internationale: entre un voyage au Maroc et un autre au Canada, elle accepte de recevoir Jean-Marc Rivière "au calme". Elle lui parle "avec recul et sans forfanterie", lui propose une "analyse prudente qui guide l'action". Génial ! Ce n'est pas tout. Elle "est donc restée dans une démarche offensive" souligne le grand reporter, "sur la lancée des efforts qu'elle a déployés pour conquérir le canton". Quel talent ! Carrément subjugué, Jean-Marc Rivière note que "le défi est de taille" et "l'élue socialiste souhaite y apporter sa petite touche, tout en restant fidèle à la lettre de mission confiée par la maire". Emouvant.  Et, pour conclure, l'attaché de presse, non pardon, le journaliste nous livre cette fine analyse qui ne manque pas de courage: "En plein coeur de l'été, à quelques mois de son succès aux cantonales, Martine Filleul est donc une heureuse élue lilloise. Une heureuse élue socialiste qui aspire à travailler pour Lille et son canton sans faire de plans sur la comète". Vraiment, décoiffant ! On attend avec impatience le prochain portrait...

Président  Sarkozy va donc se rendre en Chine (sans Carla) pour, si l'on peut dire, rehausser de sa présence la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques. Des voixs'élèvent à gauche (si, si !) pour dénoncer cet insupportable renoncement aux droits de l'homme et cette scandaleuse soumission à l'odieuse real-politik. Quelle indignité au plus haut sommet de l'Etat !

Mais pendant ce temps là, sans tambour ni trompette, d'autres préparent discrètement leurs petites valises en s'offrant le voyage au pays du soleil levant sous prétexte de soutenir comme il se doit nos vaillants athlètes. Ainsi, le président socialiste de la région Nord Pas-de-Calais, le sénateur Daniel Percheron, s'apprête à sacrifier quelques jours de ses courtes vacances pour se rendre à Pékin afin d'apporter aux nombreux Chti'sportifs l'indéfectible encouragement de la Région. Beau sens de l'abnégation...