Le paradoxe des performances électorales des écologistes en France laisse perplexe nombre de commentateurs et d'observateurs. Aux élections dites "intermédiaires" les écolos obtiennent des scores plus que honorables mais aux élections fondamentales, la cote de popularité s'effondre. On a vu des écolos obtenir des résultats enviables aux élections européennes, dans une moindre mesure au scrutin régional et parfois aux élections municipales. Par contre aux législatives et plus encore aux présidentielles, l'électeur n'est plus au rendez-vous. Est-ce que par ce que l'enjeu est d'une autre envergure ? Probablement. Parce que la candidate horripile ? Pas seulement...
Le Vert pense "global" et agit "local". Il ignore, culturellement, l'espace "national". National ? Quasiment un gros mot... L'écologiste se trouve à l'aise pour parler au niveau local, de la ville, des terroirs et de la région mais aussi au niveau supranational: l'Europe. Par contre au niveau national, le Vert flanche. Il ne sait pas parler à la France, ni de la France. Ce n'est pas dans son logiciel de pensée. "Françaises, français, mes chers compatriotes": jamais un écolo ne pourra introduire ainsi l'un de ses discours ni un plus à gauche "Peuple de France !" même s'il postule à la fonction suprême de chef de l'Etat. "L'Etat", encore un concept que le Vert manie avec des pincettes. Ils prononcent rarement le mot "France" et préfèrent cultiver les particularisme régionaux. Le Vert défend mordicus les langues régionales et minoritaires mais ne s'émeut guère de l'avenir de la francophonie et de la langue française. "Vive la Corse", "Vive la Bretagne": on peut avec succès lancer de tels slogans dans les assemblées vertes. "Vive la France !": n'y pensez pas... Quelle incongruité !
L'idôle des Verts, Daniel Cohn Bendit a toujours été franc sur la question. Candidat aux présidentielles en France ? Jamais ! Le "job" ne l'intéresse pas...
Alors, Eva Joly tente de se rattraper en publiant une biographie qu'on lui a écrite pour que les français la connaissent. Elle met l'accent sur sa "francité"... "Je suis d'ascendant Viking sur 20 générations au moins. Mais une partie de moi, de mes rêves... a immédiatement résonné avec la France" explique l'ancienne dauphine de Miss Norway."Mais"... "Une partie"... "La France coule dans mes veines" souligne t-elle encore et rappelle que ses enfants et petits enfants sont français. Une telle auto-justification est elle convaincante ? Un habillage de dernière minute qui ne peut masquer le problème de fond: les Verts ont des idées pour les terroirs et l'Europe, pas pour la France.