Manuel Valls aurait du prendre la peine de consulter Martine Aubry avant de lancer cette campagne inouïe contre le sieur Dieudonné. En 2009, Titine avait interdit, elle aussi à la demande du CRIF, la tenue d'un spectacle de Dieudonné et le Tribunal Adlministratif de Lille avait aussitôt annulé cette interdiction.
Le Tribunal de Nantes vient à son tour de ridiculiser le ministre de l'intérieur en donnant gain de cause à Dieudonné. Le juge Molla (ce n'est pas une blague et je n'invente rien) conformément à une jurisprudence bien établie a annulée l'interdiction qu'avait prise le Préfet de la Loire Atlantique. Dans cette ordonnance, il est rappelé que certes le requérant avait d'ores et déjà tenu des propos choquants mais "il n'est pas établi par les seules pièces du dossier que le spectacle ait été construit autour de cette thématique ni même qu'elle en constitue une partie essentielle". Et de conclure "le motif tiré de l'atteinte à la dignité humaine ne permettait pas de fonder légalement l'arrêté d'interdiction" A ce stade, il semble donc que si un spectacle se construisait essentiellement sur des messages d'incitation à la haine raciale, l'interdiction pourrait se justifier. Le juge rappelle qu'il appartient aux autorités "de prendre les dispositions utiles en vue de la constatation des infractions et de la poursuite de leurs auteurs devant les juridictions pénales" et que "il n'est pas démontré que l'interdiction en cause serait seule de nature à s'opposer à ce que M.M'Bala M'Bala profère des injures publiques envers des personnes ou des incitations à la haine raciale ou religieuse". On le sait, si l'interdiction avait été maintenue, Dieudonné aurait forcément multiplié les provocations devant des médias réjouis de pouvoir s'indigner...
Par aileurs, le juge Molla relève que le spectacle de Dieudonné a été joué à Paris durant plusieurs mois sans que l'on ait pu constater des troubles manifestes à l'odre public et que si l'on peut craindre une manifestation d'opposants, "Il n'est pas justifié que le Préfet ne disposerait pas des moyens nécessaires propres à assurer le maintien de l'ordre public". En conséquence, le juge affirme que la décision d'interdiction "constitue une atteinte grave à la liberté d'expression; qu'en l'absence de tout motif invoqué par le préfet de nature à la justifier, cette atteinte est manifestement llégale".
C'était prévisible et c'est heureux. Mais depuis 15 jours le ministre de l'intérieur aura offert une publicité démesurée à un personnage qui ne le mérite sûrement pas.
PS: Consternation... Le Conseil d'Etat a été d'un avis contraire. Le conseiller Stirn a infirmé l'ordonnance du juge Molla. Forcément, on en reparlera !
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