Le Président a passé moins de deux journées dans l'empire du milieu cornaqué par Jean Pierre Raffarin et Martine Aubry es qualité de sinologues patentés. Un bien long voyage pour un homme soucieux. C'est que l'ambiance n'est pas glorieuse. Il va bientôt fêter le premier anniversaire de son élection au poste suprême. " Moi, Président de la République..." Fêter ? Sans tambour ni trompette... Il est bien difficile aujourd'hui de croiser un militant socialiste heureux de l'action de son gouvernement. On lit la gêne voire la honte sur le visage de celles et ceux qui veulent encore y croire. Et peu nombreux y croient encore.
Les pauvres continuent de s'appauvrir. Les classes dites moyennes tirent la langue. Les petites et moyennes entreprises dépriment. L'ennemi qui n'a pas de visage, le monde de la finance, sourit en toute discrétion. Ce n'est pas une question de style ni même de tempérement. Cette politique, l'UMP en révait, le PS le fait... Le chômage augmente chaque mois et il n'est plus raisonnable d'invoquer l'héritage de la Sarkozie. Et le Président s'affiche en bricoleur du dimanche. "J'ai la boîte à outils" ... Ce ne sont pas les contrats dits d'avenir ou les contrats de génération, rustines sur une jambe de bois, qui inverseront la tendance. Et même ces petits contrats précaires ne trouvent guère preneur. Des associations qui essayent de jouer le jeu se voient refuser par l'administration l'embauche de jeunes en difficulté. Les missions locales, notamment à Lille, ne suivent pas. Des jeunes prêts à travailler attendent des mois le bon vouloir des autorités pour que le contrat aidé soit signé. De nos jours on peut mobiliser un ministre, un préfet et un maire pour une cérémonie officielle autour de la signatures de trois ou quatre contrats d'avenir dans un département qui compte des centaines de milliers de chômeurs. C'est dire... Les plans sociaux se multiplient. Les usines ferment. Florange, Pétroplus... Nos ministres à court d'idée signalent qu'il va falloir reporter encore l'âge de départ à la retraite ce qui augmentera d'avantage le nombre de personnes prises en charge par Pôle Emploi. La TVA autrefois décriée va augmenter. On n'entend plus Arnaud Montebourg. L'a t-on prié de ne plus agir ? De quoi, de qui, ce gouvernement a peur ? Pourquoi tant de soumission aux lois du marché ?
Les députés sont dépités. Ils grognent et trépignent. Même les plus obéissants... On va droit dans le mur et on accélère. Ce gouvernement tiendra t-il encore longtemps. François H voulait attendre le futur échec annoncé des élections municipales et surtout celui des élections européennes pour changer de braquet et de ministres. Un an ! Inimaginable. Les petits "chocs" de simplification ou de moralisation ne peuvent suffire. Il faut un grand CHOC ! Martine Aubry a t-elle, dans l'avion qui les ramenait de Chine, confié quelques conseils à François H ? Désire t'elle s'installer à Matignon pour relever le défi ? On ne sait. Aubry ou Mélenchon ? Ni l'un ni l'autre assurément. Il n'y aura pas de grand choc des caractères. Qu'en pense le Parti Socialiste ? Rien ! Le PS n'a plus d'idée et on y cherche les talents. Le mal nommé Désir n'en provoque aucun... Faut-il un "grand coup de balai" ? Et si le changement, c'était maintenant ?