Palestine: le plan de paix en photo de Marek Halter

On pardonne tout, ou presque, aux romanciers de talent, quand ils n'interviennent pas dans le champ du réel. Marek Halter n'hésite pas à écrire dans Libération qu'il attend de la conférence d'Annapolis ... une photo. Il explique sérieusement que ce cliché -il n'utilise bien évidemment pas l'expression- "ébranlera peut être l'idée d'incompatibilité dans la même région des hommes qui acceptent de se retrouver par ailleurs de se retrouver sur la même photo". L'écrivain précise "nous nous souvenons, encore aujourd'hui, de la poignée de mains entre Rabin et Arafat, tandis que nous avons oublié le contenu de leurs accords"... C'est vrai que les photos largement difusées ont caché au monde que derrière la poignée de mains, l'on demandait toujours et encore aux palestiniens de renoncer à leurs droits légitimes et qu'ils cessent d'exiger l'application des résolutions de l'ONU. Ils s'en souviennent, les palestiniens, de ces accords présentés comme un plan de paix vers l'édification d'un Etat libre et indépendant.

Les accords d'Oslo prévoyaient en 1993 un Etat dans les 5 ans ! Le contrat signé contenait la mort de la Palestine livrée aux colonies grignotant sans cesse la Cisjordanie au point qu'aujourd'hui les villes palestiniennes sont toutes assiégées par les colonies et l'armée et le mur et les contrôles.

Une photo pour tromper les espérances, voilà ce que souhaite Marek Halter ! Une photo qui fasse croire que la paix est possible. Mieux qu'une photo, un mirage. Une poignée de mains et on s'en va, pourvu que l'occupation israélienne perdure.

Le paysan de Palestine qui ne peut plus cultiver son champ, l'ouvrier qui ne peut plus se rendre à l'usine, les enfants mutilés pourront accrocher sur le Mur la belle image en couleur. Merci, Marek Halter.